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Le vol du bourdon
Le vol du bourdon
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9 janvier 2010

jour de neige

Le dimanche matin, généralement, je fais mes courses. Donc, demain, j'irai faire mes courses. Comment ça, ce n'est pas un sujet littéraire? Mais, il faut bien que je vous raconte… ça s'est passé il y a juste deux ans: une tempête des familles, de chez nous (pas comme cette foutue neige qu'on sait pas faire avec…).

Donc, cette fois-là, les courses dominicaines étaient plutôt sportives ! J’habite à 300m tout au plus du supermarché. Vent debout, à vide, déjà ça tanguait bien ! Les rafales enflaient mon panier d’osier, qui faisait voile, j’ai tiré quelques bords vers la chaussée, à croire que j’avais bu. Qui a dit loupiac? (ça, c'est vraiment pour les mordus, qui se souviennent de l'heureux temps de "Loupiac"…).

 Au retour, moins de souci: j’étais lestée. Mais la conserve, dame, ça roule … C’est parti dans le sens de la pente, vers le lavoir. Pas de voiture à ce moment-là, seulement des tourbillons de feuilles et des morceaux de palettes arrachés au chantier proche. A la poursuite de mon thon, je descends moi aussi, lourdement à cause du panier chargé.

Mais à l'angle du lavoir, un panneau rectangulaire d’assez belle taille, genre déclaration de travaux, s’est présenté à moi. Il s'est approché, l'air faraud, avec la démarche de John Travolta dans "La fièvre du samedi soir"! Il se dandinait d'un coin sur l'autre, pour m’inciter à entrer dans sa danse. J'ai dû avoir l'air niais, à cet instant, parce que j'ai regardé autour de moi s'il y avait des spectateurs? 

Bref, il est là, dressé au milieu du chemin, et moi face à lui avec mon cabas de ménagère plein à craquer. J'ai du mal à lutter contre les rafales, qui me précipiteraient vers lui, si je ne m'agrippais à un providentiel poteau. L'autre me fait l'effet d'un  mauvais garçon. Va-t-il m'affaler contre le muret du lavoir pour me faire ma fête? Pas moyen de l'éviter? Je vais me prendre une accolade, je me dis, un de ces baisers-ramponneaux!... Faire demi-tour? Le thon n'avait pas fini sa roulade, je voulais le récupérer. Je calculais si je pouvais esquiver? Mais le vent,  lui, tenait  absolument à ce qu'on se rencontre. Aïe! Je me crispais en attendant l'assaut de ce fais-moi-mal-Johnny, en protégeant mon panier entre mes bras.

A ce moment-là, le thon a eu un dernier sursaut, pirouette sur lui-même, il est revenu à mes pieds, comme un cerceau de fille. Croyez-moi, j'ai récupéré mon thon, et je ne suis pas restée fleureter! Il était temps, le panneau emboutissait le poteau, qui s'est tordu sous l'effet de son étreinte. Merci mon poteau!

hiver

 

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