Bon temps d'Avril
En Avril,
ne te découvre pas d'un fil!
Oui, je sais bien, ce n'est pas original; mais avouez tout de même qu'en ce moment, ça s'y prête, non?
Tantôt (j'aime bien ce mot-là, il me fait rêver: temps-tôt... ou tant-tôt... hottentot?... "tant va la cruche à l'eau... C'est toi, Michel, qui vient de me traiter de cruche???) Donc, ce tantôt, j'allais d'un bon pas sur la grève, parce qu'on m'a dit qu'il fallait que je fasse de l'exercice! Comment ça, de l'exercice? Comme si je n'en faisais pas assez, de l'exercice? Ah elle est bien bonne, la dame! Mhoui... Enfin, vous savez ce que c'est: le corps médical (dodu, d'ailleurs, le corps médical! Je lui en ficherais moi, de l'exercice!). Ou en étais-je? Ah oui: sur la grève. Et j'allais d'un bon pas (et pourquoi dit-on "bon"? Il s'agit d'un pas, n'est-ce pas? Si, si: c'en est! Flûte. Il ne s'agit pas d'un homme - bonhomme - ni d'un pain - bon pain - comment un pas peut-il être "bon", on se le demande? Quoiqu'en ce qui concerne le mien, je ne dis pas non...
Bref, j'allais vivement, vous savez, l'influence du corps médical... Enfin, non: pour tout vous dire, j'allais au pas de gymnastique, parce que la marée montait, léchait la bande étroite par où j'étais venue, et par laquelle il me fallait retourner fissa si je ne voulais pas rester coincée un bon bout de temps sur la pointe.
Oh... Un bon bout de temps... J'avais déjà "bon" et "tant" ou "temps"... Il me manquait le bout.
Depuis un bout de temps, je pressais donc le pas, inquiète de devoir me mouiller les pieds si je n'arrivais pas à temps au bout de la plage: je présumais quelle est bien froide encore, en avril?
Et bien, pour tout vous dire: je suis arrivée à temps pour ne pas me mouiller les pieds, certes, mais une subite giboulée m'a trempée de la tête au pieds (encore eux), et je peux vous certifier que la pluie du ciel est tout aussi froide en ce moment que celle de la mer.
Sale temps pour les fraises!